
Le flux est là!
Assise dans cet avion, 25C en direction d’Addis, je suis prise d’une pulsion, l’une de celles qui me pousse à écrire dans le flow de l’instant. Je ne pense plus qu’à une seule chose, écrire, sortir ce qui gronde, telles les laves d’un volcan qui bouillonnent et attendent de se déverser sur les flans de la montagne. Je me lève, J’ouvre le compartiment à bagages, je sors mon trolley, je saisis mon pc et je m’installe.
Je commence par penser à mes finances, et mes objectifs 2022. Je me dis, je vais continuer à bosser dessus, je suis en retard, j avais fait un brouillon mais ce n’est pas terminé. Je sors d’un séjour, où j’en ai pris plein les yeux et j’ai envie de bouger “mes” lignes, j ai ce livre, j’ai cette plateforme que je souhaite lancer définitivement…toutes ces choses qui sont là en moi et qui ne sortent pas vraiment. Très vite, une seule chose me revient, résonne…écris…écris…ne te disperse pas…écris, alors je ferme Excel et J’ouvre word.
Ecrire
J’ai respiré profondément et je suis revenue à ma pulsion première: écrire. Toutes les expériences de ces deux dernières années, m’emmènent à sortir du freak control. A chaque étape, j’entre dans une dimension de lâcher prise qui me fait peur à moi-même.
Mais, quand j’y repense, la réalité de la vie est que nous ne maitrisons rien, nous avons des envies, des besoins, des idées, des désirs, des souhaits mais la réalité est que rien ne nous appartient. Nous faisons des choix au quotidien. Et les instants de nos vies sont comme des arbres de décision, pour ceux qui ont fait stat ou informatique, et nous essayons, du moins j’essayais toujours de contrôler le next if, ou le node d’après.
Ecrire est une véritable thérapie pour moi, lorsque les émotions sont plus fortes que moi, lorsque les mots se bousculent dans ma tête et que la parole n’est pas assez puissante pour exprimer ce que je ressens. Ecrire sur le “Le lâcher prise” est une véritable école pour moi, et j’en tremble même encore, parce que je m’en remets à Dieu et aux lois de l’univers.

En une image, me tourner et me laisser tomber en ayant la conviction que je serai rattrapée inévitablement. Pour une control freak c’est comme marcher les yeux fermés pour un voyant, ou dormir dans le noir pour un bébé.
En Octobre dernier je me suis retrouvée enfermée à cause de ce covid avec mes bébés, et j’ai à nouveau eu le temps de réfléchir à mes choix de vie, et là où j’aurai aimé que celle-ci soit. Je confirme que des fois, les chocs, incidents ou épreuves que nous traversons servent à nous remettre sur LE chemin. J’ai réalisé (une fois de plus, car j’avais déjà fait ce constat auparavant) que je n’étais absolument pas sur le happy path (rappelez vous de l’arbre de décision) et qu’il fallait , d’une certaine façon me repositionner, et sans ce choc psychologique, je n’aurai jamais pris le temps de m’arrêter et de regarder où je suis par rapport à où je voulais être.
Malgré tout, le maître à bord, c’est soi-même, mais attention maître dans les choix mais pas dans la façon dont le choix doit ‘arriver’. Je m’explique, je vous disais tantôt que j’ai réalisé que je me suis éloignée de mon happy path. Il est essentiel d’ajouter que ce sont mes choix qui m’ont fait dévié. La seule inconnue a toujours été “comment”…comment mes choix me font dévier, comment mes choix me font rester sur le happy path. Ecrire pour se le rappeler, pour retrouver des traces de ce que nous sommes à un instant T. Ecrire pour pouvoir se dire stop, où en suis-je? Ecrire pour se parler à soi-même.
C’est dur d’avoir des convictions.
Je répète toujours que je suis différente, non pas pour me la raconter mais parce que c’est ce que je ressens au-dedans de moi. Je n’ai pas les mots pour l’expliquer autrement que par ‘je suis différente’. Nous le sommes tous d’ailleurs ce ne serait pas drôle si nous étions les cloones les uns des autres.
Cette différence est en partie liée à mes convictions profondes qui vont souvent à l’encontre des opinions populaires ou les plus défendues. Elles me servent de colonnes vertébrales. Mettre un coup de couteau dans ses convictions est douloureux, presque physiquement même, pour moi. Mais j’ai réalisé que c’est une autre façon (pour moi encore une fois) de lâcher prise.
Je me suis rendue compte que chaque fois que je faisais une entorse à mon règlement intérieur, un nouveau monde s’ouvrait. Avez-vous déjà eu l’impression de vous retrouver au même endroit à quelques différences près et que la porte devant vous avait deux clés, les deux ouvrent la porte mais le contenu derrière la porte diffèrerait selon la clé choisie pour ouvrir?
Je n’en avais pas conscience il y a 20 ans, j’ai vu une porte j’ai foncé, je n’avais même pas vu qu’il y avait deux clés d’ailleurs. Et toujours au même endroit où j’avais fait le choix de renoncer à une de mes convictions, isn’t it funny ? je réfléchis trop me direz-vous…may be yes, may ne no… je suis ainsi faite.
De façon cartésienne, je réalise qu’il y a des principes et des peurs. Derrière des convictions peuvent se cacher des peurs, et j’avais absorbé les peurs d’autrui sans même le réaliser, aussi je m’accrochais à certaines convictions (peurs déguisées) comme à une bouée. Et le fait de lâcher cette bouée signifiait la noyade. Et, j’avais peur de me noyer! Ne dit-on pas qu’il faut affronter ses peurs, leur faire face ?
Ancrée dans une éducation judéo chrétienne et pratiquante née de nouveau aujourd’hui, je suis souvent très tranchée, blanc ou noir, pas de gris ou alors il n’est pas toujours possible d’obtenir du gris et je pense que le monde fonctionne ainsi. Par contre, être dirigée par la peur, n’est jamais une belle chose, et la frontière entre les principes et la peur peut être très tenue. Il n’est pas difficile d’avoir des convictions, mais il peut s’avérer difficile de s’y tenir et encore plus difficile de savoir sur quelle énergie sont basées ces convictions…peur ou amour?…
Lâcher prise et amour
J’ai assisté à un atelier d’écriture en novembre dernier qui m’a déculpabilisé, qui m’a rappelé de ne plus m’auto censuré. Je réapprends à m’aimer, petit à petit, je me regarde et je me dis tu en vaux la peine, tu peux et tu vas le faire peu importe ce que “c’est”. S’aimer c’est d’abord croire en soi. S’aimer c’est lâcher prise pour se faire du bien, c’est lâcher prise et prioriser son bonheur et son bien-être. S’aimer c’est illuminer la pièce dans laquelle nous entrons, c’est être présent pour soi.
Je suis amour, c’est un fait.

Je suis née d’amour.
Donc je ne peux qu’être “amour”, de la même façon qu’un pommier ne peut faire que des pommes, l’amour ne peut produire que de l’amour.
Apprendre à lâcher prise
Un jour, j’étais effrondrée, en larmes, frustée, j’ai appelé mon père mon trouver un peu de réconfort, j’avais le cœur lourd, les yeux gonflés et la tête prête à exploser…je lui ai dit ce qui me mettait dans cet état…et sa réponse a été d’une violence inouïe pour moi : « et après ?! »
J’ai demandé : pardon ? tellement j’étais sous le choc, il a répété et après…que cela fait-il ?
Et moi de répondre en reniflant, d’une petite voix : rien…
L’entretien s’est terminé là, et je me suis jurée de ne plus l’appeler en cas de pb. Après quelques temps j’ai réalisé qu’il me donnait là une leçon de lâcher prise. Ne pas s’accrocher inutilement ou ne pas accorder d’importance démesurée à des choses qui ne le méritent pas.
Lâcher prise maintenant
Il n’y a rien de mieux que de vivre l’instant présent, comme le PP hier est passé et ne reviendra plus, demain ne nous appartient pas. Cet instant, cette parenthèse où je vous écris est ancré dans le présent et je savoure car c’est toujours un plaisir de prendre sa plume. J’ai aussi compris qu’il n est possible de reporter le lâcher prise c’est maintenant ou jamais.

Lâcher prise et après?
Une des caractéristiques de ceux qui contrôlent, c’est d’essayer de prévoir “après”, de contrôler ou maîtriser “après”. Et lorsqu’il s’agit d’apprendre à lâcher prise, je me suis rendue compte qu’il fallait laisser le “et après”. Oui c’est une découverte pour moi de ne pas s’en faire, ou tout au moins ne pas s’en soucier autant. Non, mieux, ne pas avoir peur du “et après”. Car à bien y regarder c’est la peur du “après” qui paralyse. Dans tous les cas, je suis en pleine phase expérimentale, et de dosage car il ne s’agit pas non plus de faire des folies sans tenir compte des conséquences. Je ne suis pas encore au point sur cette partie là mais ceci ne saurait tarder.
Comme, j’aime à le rappeler, je suis mon propre rat de labo, et je suis en phase expérimentale. Jusqu’ici mes résultats ne sont pas encore concluants mais je sais que je suis là où je dois être, j’ai hâte d’ouvrir le chapitre suivant.
Pendant que j’écris la fin de ce papier… cette mélodie tourne en boucle dans mon esprit…it’s all coming back to me now…je ne sais pas pourquoi.
LydiaUnchained about Letting go