Tout a commencé il y a un an. Une menace. Non pas une menace. Une décision. Un couperet. La mort d’un état en vie.
Dès ce moment ma vie a basculé dans une espèce de blurred line à l’avant alors la seule chose que je pouvais faire c’est regarder derrière moi: Là où la même ligne était clairement visible.
Alors je me suis retournée, spirituellement, physiquement, mentalement pour regarder ce qui m’avait mené jusqu’à ce point où la blurred line vers l’avant commençait.
Before the storm
Juste avant la déferlante tout semblait bien allé…du moins de ma fenêtre. Des imperfections certes…des difficultés certes mais dans l’ensemble tout roulait. Sans doute ma naïveté de croire que tout le monde est comme moi…mon manque d’attention…mon laxisme…ma légèreté m’ont aveuglé ou au contraire ébloui au point où je n’ai pas vu le nuage gonflé…gonflé…et se déverser sur moi tel un déluge. A tel point que je ne voyais plus devant. J avais beau frotté mes yeux…je ne voyais plus.
The storm….
Non seulement je ne voyais plus vers l’avant mais mes larmes empêchaient le moindre répit. Lorsque la pluie cessait…mes larmes prenaient le relai. Et j’etais là… paralysée entre des options je pensais uniques: rester là ou avancer sur cette blurred line…
Je me revoyais comme lors de mes courses :
– derrière : les km parcourus
– à droite et à gauche: les observateurs (supporters qui te suivent…te portent littéralement jusqu’au bout de la course…supporters qui s’arrêtent au bout 1km..2km…5km…jusqu’à ce qu’ils estiment qu’ils ont assez supporté…supporters qui regardent pour s’assurer que tu cours bien et s en vont…passants qui constatent qu’il y a une course alors, jetent un encouragement aux coureurs et pis s’en vont…et le reste du monde qui n’est ni au courant ni intéressé par ce type d’événements)
– devant le reste de km à parcourir jusqu’à l’arrivée. Sauf que là je ne voyais pas l’arrivée.
Pendant ces courses là… le temps importe peu (à moins d’un objectif personnel précis et d’une stratégie de course)…le plus important est de traverser cette ligne d’arrivée.
Alors souvent, lorsque mes supporters me demandaient combien de temps? Je répondais: je ne sais pas car réellement je ne savais pas combien de km il me restait …
Il est important d’avoir des supporters mais la vérité est qu’ils ne sont pas dans la course. Donc à un moment leur impact sur la décision d’arrêter ou de continuer est minime car lorsque les muscles tirent…la respiration est courte…le coeur au bord de l’infarctus. ..c’est le coureur qui puise en lui (ou pas) ce qui lui reste de réserve…pour finir cette course. Et c’est là que je me suis souvenue que pendant mes courses je refaisais …mentalement le chemin parcouru lorsque le chemin à parcourir me paraissait trop long!!! Je me disais: Lydia tu as déjà fait cette distance…donc le reste c’est une formalité!!!
Ma porte de sortie était donc là:
Look back!
…Is (not) over (yet)!
Retour arrière sur tout ce qui m’avait emmené là…(pendant mes courses je revoyais mentalement les 1ers kilos…comment j’étais à l’aise…comment je m’étais légèrement fatiguée au kilo10…ainsi de suite…j’étais fière et je mettais en place mentalement le reste de la course avec le reste d’énergie que j’avais). La fierté est un booster incroyable! Une réserve d’énergie insoupçonnable.
Si j’etais à cet instant de ma vie c’est que je l’avais décidé/choisi. C’est aussi implacable que ça. J’étais responsable pas forcément de la situation en elle-même mais de me laisser surprendre par celle ci: Oui!
Non pas qu’on sache tout dans la vie mais ayant conscience que tout ce que nous faisons ou pas nous revient …certains appellent ça Karma …d’autres les lois de la nature.
Dans mon cas j’ai très vite réalisé que le problème n’était pas ce que j’avais fait mais ce que je n’avais PAS fait. He oui…implacable.
Et tout aussi implacable les raisons…je dirai LA raison de mes choix conscient de faire ou inconscient de ne pas faire…Fear!
En Somme, en retournant aussi loin que possible dans mon passé je me suis rendue compte que j’avais construit ma vie sur la peur. C’est incroyable mais vrai. Et le plus incroyable c’est les facettes que cette peur pouvait revêtir! Camouflage.
Tout commence par la perception de soi!
Je n’étais pas belle …trop mince…pas de fesses pas de hanches…grand pieds…nez des blancs….donc de peur d’être rejetée par la société je me suis dit que j’allais cultiver mes qualités humaines à défaut d’être belle dehors je serai belle dedans…ce que je ne regrette absolument pas…mais le côté insidieux est qu’au final on veut plaire à tout le monde. On ne veut blesser personne. Ce qui est utopique et border line avec l’hypocrisie (chose que je découvrirai plus tard évidemment à ces âges là certaines notions nous échappent).
Ce que j’avais fini par trouver comme parade (et j’applique même encore aujourd’hui) c’est de toujours prendre la personne à part pour lui dire ce que je pense. Je me sens mieux et en alignement avec moi-même. Et aussi en fonction du lien qui m’unit à cette personne …croyez moi j’ai fait les frais de l’honnêteté brute!
He oui Mes origines du mal…Ensuite je n’étais pas belle donc aucun garçon/homme digne de ce nom ne me trouverait à son “goût”…donc je me suis en quelque sorte asexuée mentalement…conséquence je n’étais pas capable de voir quand je plaisais à la gente masculine…j étais occupée à être une bonne personne voyons!
Et lorsque la personne insistait je regardais d’abord derrière, et ne voyant personne je disais: qui moi?!!!…
Pourtant j’étais la Miss (Munaaa, Lilaaa) de mon(es) papa(s) et la plus belle de ma maman.
Petite anecdote sur le physique. J’avais eu des propositions…au Cmr en France pour être mannequin…ou m’inscrire au concours miss Cameroun…(ma tante voulait miss France une fois! 🤣)… mais la peur me murmurait aux oreilles. Je ne dis pas que j’aurai fait carrière mais que visiblement j’avais une mauvaise perception de moi mais en plus cette peur m’empêchait d’essayer…
Ensuite il y a eu ce que je voulais devenir. Peur d’être quelconque…peur de me réveiller à 50ans et n’avoir rien accompli…
La peur d’aimer
Je savais aimer les autres mais j’avais peur d’être aimer. Et peur de m’attacher à une personne qui me décevra. J’avais (j’ai) toujours cet amour de l’être humain et je me suis découverte hyper empathique avec le temps. Et même là la peur du rejet est venu mettre son nez…tu es trop ci trop ça. ..alors j essayais de m’endurcir …pourquoi parce que je ne voulais pas être rejetée…
Aujourd’hui j’embrasse complètement cet amour que j’ai pour les autres mais je ne me laisse plus “blesser” pour ne pas blesser autrui.
Même inconsciemment j’ai réalisé que le fait de ne pas affronter certaines situations était une fuite…de peur ne pas assurer. Peur de ne pas réussir ou Peur de réussir. Même au travail j’avais peur de changer (je ne voulais pas quitter une boîte à cause du fameux CDI..je vous en reparlerai dans un autre papier)…dans tous les aspects de ma vie (quasiment) la peur s’était insidieusement immiscée. Pourtant je suis droite dans mes bottes….je sais qui je suis…Mouuuaiiss…! C’est c’la ouuuais!
Comme une pelote de laine j’ai suivi à reculons mes choix depuis que je suis en mesure de prendre des décisions… ma maison…mon travail et mon métier…choix de mes études…choix de mes fréquentations…j’ai tout détricoté. Avec une simple question: POURQUOI?
Le but n’était pas de me flageller mais de comprendre ce qui m’avait fait atterrir là! Au point de départ de la blurred line!
Ayant mis le mot sur le mal j’ai arrêté de pleurer. Et j’ai compris ce que je n’avais pas fait. Et pourquoi j’avais fait ce que j’avais fait.
Ce qui est magique c’est qu’il pleut toujours mais je sais à qui j’ai à faire. A moi. Je ne peux pas dire que je n’ai plus peur. Mais je peux dire que je sais quand la peur m’étreint et me pousse à faire et ne pas faire.
Et ça change le game.
Le curseur se déplace de la peur vers la foi subrepticement…le moteur change d’alimentation lentement mais sûrement et le réservoir Foi se remplit. Je ne sais pas trop comment mais en démasquant mes peurs j’ai augmenté ma foi en moi et Dieu en moi. je ne l’explique pas…je le ressens juste.
But Faith is rising up.
J’ai compris que…
– Dieu ou la vie te ramène tjs à l’étape que tu as refusé de franchir précédemment…you must loose to win again (Merci à ceux/celui par qui c’est arrivé may God rewards you in his Time) – Nous avons souvent l’impression de stagner mais c’est parce que nous refusons de passer L’étape d’après. Nos vies sont, dès lors de perpétuels recommencements ou lieu d’être de perpétuels avancements. Same script…different cast…
– Dieu ou la Vie te met toujours les outils (les relations- les personnes) dont tu as besoin pour passer le kilo suivant. Tu ne quittes pas une relation (toute proportion gardée)…laisse cette relation accomplir son destin dans ta vie. (Merci SCS). Certaines personnes sont là pour un temps. Ne refusons pas le changement.
– Dieu ou la Vie veut que tu te concentres sur les choses essentielles (phrase reçue qui a inspiré tout ce texte-MERCI à toi).
– Dieu ou la Vie est Amour. Il m’aime par-dessus tout. Dieu NOUS aime par-dessus tout. Donc ce qu’il fait pour moi il le fera pour toi. Soyons juste sensibles aux signes/événements/personnes/paroles.
– La peur n’est pas un fruit de l’ Esprit…(la gentillesse non plus d’ailleurs lol). Il faut être juste. Humble. Il faut avoir la Foi. (Merci à celui qui m’a parlé d’orgueil et croyance religieuse un jour un midi…).
– Agir depuis l’angle de l’Amour est essentiel pour obtenir des fruits sains. Agir par Amour…Act from a place of Love.
Now i can see through the rain...
La prochaine étape c’est agir … Faire..travailler: Do The Work.
LydiaUnchained about Faith.
J’ai enfin lu tout le texte. Quand même, il témoigne d’une très grande profondeur d’introspection, de méditation et de réflexion et peu de gens sont capables de le faire et ensuite de le retranscrire.
Et j’aime particulièrement la façon dont tu représentes Dieu ici.
Merci pour ce texte où tu te livres quand même, peut-être pourrait-il en inspirer certain(e)s.
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